Un Musée d’Art Moderne à Beyrouth au design en effet très très très unique

Les résultats du concours d’architecture du Futur musée d’Art Moderne de Beyrouth sont tombés et ont été attribués. Déjà des articles et des commentaires dithyrambiques sont publiés ici ou là pour saluer la performance de cette œuvre – en effet, on ne peut qu’en convenir – fort unique.

L’architecte, Amale Andraos, décrit grosso modo son œuvre comme étant d’inspiration levantine avec l’utilisation d’espaces supplémentaires par la présence de balcon.

Le quidam non spécialiste en architecture que je suis mais toutefois assez intéressé par l’art et pensant avoir tout de même un certain bon goût, est tout de suite retombé en enfance, pensant à ses fameux châteaux et Légos qu’il construisait « un peu n’importe comment ».

Le BEMA en effet fait penser, mais plutôt, ne fait penser à rien, le projet est unique, quelque peu incompréhensible. On ne trouve des mots assez forts pour caractériser, décrire un style très improbable, brouillon.

Qu’y-a-t-il de levantin dans cette architecture ? Peut-être est ce chaos qui nous gouverne depuis quelques années ou qui se reflète désormais dans ces choix ? Où sont passées les pierres locales ? Les toits en tuile rouge ? Les fameuses arcades ? Que nenni.

Peut-être est-ce le choix tout simplement de cette couleur assez méditerranéenne qu’est le blanc, comme en Algérie ou en Grèce, voir à la Petite Grèce d’Enfeh.
Effectivement dans ce cas présent, certaines questions se posent. Peut-être aurait-il fallu effectuer une consultation publique, ouverte à toutes et à tous, qui pourraient alors s’exprimer et choisir comme tout quidam.

On peut également se poser des questions par rapport au « principal avantage » dans le choix, à savoir les balcons ? Seront-ils réellement accessibles au public pour cause de sécurité ? Une personne en mal d’être comme on en a tellement en ce moment avec la situation économique par laquelle le Liban passe – et espérons, ne trépasse – pourrait bien être tenté de se jeter de ces excroissances. Il suffira alors de construire de telles structures pour relancer notre industrie du BTP bien mal en point, quitte à dépenser de l’argent dont on ne dispose plus.

Peut-être que cet argent, même si ce Musée est prévu sur le terrain d’une institution privée, à savoir l’USJ, aurait mieux été dépensé ailleurs, par exemple en contribuant à ce que nos artistes locaux puissent jouir de l’assurance à pouvoir vivre de leurs arts respectifs, notamment en ce qui concerne leur sécurité sociale, avant de penser à construire un avorton d’architecture moderne.