« Des autres » de Katia Traboulsi, ou l’oeuvre d’un autre?

Des toiles, des dessins, de la peinture, des figures, des mots, des pages, des partitions, des auteurs, des artistes : tous réunis dans un chapelet de tableaux, assemblés eux-mêmes en un livre. C’est ainsi que se dévoile l’œuvre de Katia Traboulsi subtilement intitulée « Des autres ».

Vu par Ishtar

Réfutant catégoriquement l’illustre formule de Sartre, Traboulsi vient attester que l’enfer n’est surtout pas les autres. Elle s’est inspirée des textes et des œuvres des autres, et les a reproduits sur ses tableaux. Elle a fait figurer le corps et le visage des autres sur ces pages imprimées sur toiles. Mélange de lumières, de couleurs et de mots : c’est sa manière à elle d’y voir clair, et d’inviter le lecteur/spectateur à découvrir, à l’ombre de ses toiles, la lumière de la parole et de la couleur.

De Marc Levy à Katherine Pancol et Gilbert Sinoué, en passant par Etel Adnan, Georges Corm, Tania Hadjithomas Mehanna, Claude el Khal et Mona Moukarzel, sans oublier entre autres Gabriel Yared, Fifi Abou Dib et Ricardo Karam, Katia Traboulsi nous invite à découvrir son petit coin de lecture et les 74 auteurs et artistes qu’elle affectionne.

Grâce à Tamyras, maison d’éditions avant-gardiste au Liban, œuvrant hors des sentiers battus pour la promotion et la diffusion du Livre en langue française, ces 74 œuvres multiples sont devenues l’objet d’un ouvrage intitulé « Of Others – Des Autres ».

« Il n’y a de meilleure œuvre au monde que de communiquer avec toutes les âmes, de rechercher tout ce qui peut nous rapprocher des autres êtres » disait Paul Brulat. C’est cette pensée qui nous vienne à l’esprit, en parcourant l’exposition de Traboulsi, dont le vernissage s’est déroulé le vendredi 7 octobre aux Souks de Beyrouth. À tous les curieux qui aimeraient en savoir plus, l’expo continue jusqu’au 23 octobre, de 16 à 22 heures, et le livre est disponible dans toutes les branches de la Librairie Antoine.

Vu par Frenchy

Les toiles peintes par Katia Traboulsi ne sont pas sans rappeler les œuvres du blogueur Mazen Kerbaj si ce n’est avec un poil de talent en plus et une utilisation plus importante des couleurs et on pourra notamment remarquer de grandes similarités au niveau de la composition de certains visages torturés, voir même des thèmes que les tableaux illustrent, rappel de la guerre parfois ou des problèmes existentiels. Est-ce là, le résultat d’une Histoire partagée, celle de la guerre, on peut en douter, qui a été le copieur et le copié, je ne serais qu’en grande peine pour le dire, en étant tout honnête, je viens de découvrir cette artiste.

Mais toujours est-il que l’innovation a été d’accompagner chaque texte par une illustration et par le choix de mots, parfois tortures, parfois plaisir, parfois découverte, et différents thèmes dont la sexualité, l’amour, la mort, le conflit interne, le conflit toujours mais cette fois-ci avec quelqu’un d’autre. Il y a une œuvre que j’ai apprécié, celle consacrée justement à l’amour et à un texte de Fifi Abou Dib.

Maintenant, est-ce que cette exposition aurait eu une telle envergure sans les grands moyens qui lui ont été consacrées, notamment via le quasi-sponsoring média d’un quotidien francophone sans le citer ainsi que ses signatures? Il s’agit d’une bonne question, on peut souhaiter que Katia Traboulsi soit moins attachée à ce côté « mass média » et plus à une réussite personnelle. Il est vrai cependant, qu’au Liban, le talent a beaucoup moins d’importance que les pistons…