Le choix peu judicieux de Safadi comme Premier Ministre

Les médias ont annoncé hier, un accord entre différents partis politiques pour nommer l’ancien ministre Mohammed Safadi comme prochain premier ministre en remplacement à Saad Hariri. Cet accord serait le fruit de discussions entre le Courant du Futur du premier ministre sortant, du Courant Patriotique Libre, d’Amal et du Hezbollah.

Le choix de Safadi doit être vu comme il convient de l’être. Ce n’est pas un choix idéal mais clairement un choix par défaut. L’Homme est impliqué dans de nombreuses affaires un peu plus scabreuses les unes que les autres et notamment des dossiers liés à des détournements de biens publics à son intérêt, chose que dénoncent justement les manifestants qui protestent aujourd’hui depuis 30 jours. On ne devient plus riche depuis un certain temps au Liban en étant honnête. 

Mohammed Safadi traine en effet de nombreuses casseroles. Outre le fait d’avoir obtenu des locations à prix totalement en deçà du marché au niveau de la zone de Zeitouna Bay dans l’espace SOLIDERE en plein coeur de la capitale, Beyrouth, d’être impliqué dans le scandale  Al Yamama dans lequel seraient également impliqués des membres influents de la famille royale saoudienne, via une société écran Poséidon, Mohammed Safadi fait également partie de ces hommes au Liban dont les manifestants exigent le retrait de la vie politique pour cause de corruption.

Le seul avantage de cette candidature consiste en son carnet d’adresse. Le Liban a, en effet, cruellement besoin d’un important cash-inflow en raison de la pénurie en devises étrangères induite par la crise économique qui traverse actuellement le Pays des Cèdres et par ses liens donc avec des décideurs internationaux comme l’Arabie Saoudite qui pourraient les fournir.

Le principal problème est que plus personne ne souhaite accéder au poste de Premier Ministre au Liban en raison de la situation encore pire d’un point de vue économique, à venir en raison d’une crise de liquidité qui perdure aujourd’hui. 

Malheureusement, on ne trouvera aujourd’hui aucune personne, propre, rationnelle et compétente souhaitant arriver au poste de premier ministre au risque de se faire lyncher.

Cependant, il est également clair que les manifestants et les protestataires n’accepteront pas un homme avec un tel profil. Ce choix n’est donc pas un choix pérenne et risque encore d’enfoncer un peu plus le Liban dans une crise politique qui ne sera pas sans conséquences économiques si cela n’est pas déjà le cas.