Les Fetes de Noel

Les Fêtes de Noël au Liban sont toujours particulières en cette terre d’Orient, non pas que la population fasse dans les excès des décorations publiques ou d’ordre commerciale enlevant toute la magie de cette fête dans le mercantilisme comme cela est le cas en France par exemple, mais, elle témoigne d’une dévotion assez particulière.

Ainsi, pendant la guerre civile, les familles parfois séparées par les ligne de démarcation pouvaient se réunir à la faveur d’une trêve de Noël, les ennemis redevenaient fraternels, partageaient un repas, ils laissaient les armes dans les vestiaires. Ceux qui avaient dû quitter, exilés, de guerre oblige, retournaient chez eux, passer le réveillon. C’était en fait inoubliable.

Mes Noël 2 gamins,c’était à la maison. La grande famille se réunissait chez nous. Mes grands-parents venaient, suivi de mon oncle Rafic et de son épouse ainsi que de mes deux cousins Souraya et Chafic, ma tante Amal et mon oncle Ramzeh. Mon autre tante maternelle Denise faisait également le déplacement mais cette fois-ci de France, prenant l’avion jusqu’à Chypre puis en bateau jusqu’à Jounieh, l’aéroport de Beyrouth n’étant pas vraiment accessible en ces temps incertains. On faisait alors la fête, seul bémol parfois, l’absence remarquée de mon père parfois déguisé en père Noël et d’autrefois étant réellement obligé de se déplacer à l’hôpital, urgence médicale oblige.

C’était l’heure du repas, nous avions commandé de notre traiteur habituel Noura, qui nous a d’ailleurs toujours au sein de sa clientèle. Les plats se succédaient, certains étaient plus éclectiques dans leur choix, préférant la qualité de la grande quantité, d’autres profitaient de la qualité des plats ainsi que de la quantité.

Le Père Noël arrivait ensuite, gamin que nous étions, nous avions un peu peur d’avoir effectivement exagéré avec les nombreuses bêtises que nous avions remis et de nous retrouver face au père fouettard. Mais l’autre sport était de tirer la barbe du Père Noël, afin de vérifier certaines théories sur son existence. Nous nous doutions en fait qu’il s’agissait d’un membre de la famille déguisé mais nous ne voulions pas également risquer de perdre les bénéfices de nos cadeaux. Il s’agissait donc d’une entreprise risquée dans les têtes des gamins que nous étions. Il est vrai que j’étais très bien gâté de mon côté notamment par ma tante Denise qui me ramenait les dernières nouveautés en termes de jouets qu’on pouvait trouver en France. Je pouvais ainsi m’improviser en directeur de chantier avec un bulldozer et une grue téléguidée, d’autres fois j’étais l’amiral d’une flotte qui allait combattre en route de mer grâce à  un jeu de bataille navale, sans compter les autres jeux de société, de magie, voire d’apprentissage scientifique comme cette lunette astronomique qu’on trouverait aujourd’hui un peu « cheap » mais encore l’essentiel de la chimie etc.

Noël était en effet la fête des enfants.

Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm
Cérémonie de Noël à la Paroisse Latine de Jounieh. 24 décembre 2001. Liban. Leica M9, Summicron 50 mm

Aujourd’hui, nous avons un peu grandi. Cette fête demeure aux yeux des enfants d’une magie inégalée. Peut-être à nos yeux d’adultes, cette magie n’a plus cours. Nous avons choisi cette année de faire quelque peu plus simple. Pas de cadeaux mirifiques, grosses dépenses notamment suite à l’achat d’un véhicule obligent, nous nous sommes contentés donc acheter un sapin comme d’habitude, décoré à notre habitude, de commander chez ce même traiteur, Noura en l’occurrence, comme de bien entendu, d’aller chercher ma tante Denise qui a fait le déplacement depuis la France, de regretter l’absence d’autres personnes dont ma soeur, mon beau-frère et bien entendu leurs enfants,Alexandre et Marie, nous nous sommes déplacés avec Marie-Josée la paroisse latine de Jounieh afin d’assister à la messe des enfants à l’invitation spéciale du Père Lingot, figure honorifique de notre enfance également.

Revenant ensuite à domicile respectif, Marie-Josée et moi, nous nous sommes échangés nos cadeaux, elle a ainsi reçu un appareil photo, le sien commençait à donner quelques signes de fatigue – attendez vous donc à de nouvelles photographies de nos aventures puisqu’il s’agit d’un reflex EOS 600D qui s’ajoute désormais à notre inventaire, j’ai pour ma part reçue une ceinture Mont-Blanc, que j’aurais du mal, pour être honnête, à utiliser puisque j’en connais sa valeur, avant de me rendre auprès de ma mère, ma tante et de mon père fêter Noël.

Cali dégustant des Ftayers en entrée
Cali dégustant des Ftayers en entrée
Paëlla de chez Noura.
Paëlla de chez Noura.
Le Père Noël de la Buche de Noura souhaitant un Joyeux Noël
Le Père Noël de la Buche de Noura souhaitant un Joyeux Noël

Noël usuel, diner un peu calme, nous avons commencé par les petites entrées de Noura, puis une Paëlla généreuse comme d’habitude avant l’ouverture des cadeaux et finir par une buche de Noël de Chez Noura également, généreuse dans sa taille que je je terminerais -comme à mon habitude – lors des petits déjeuner des prochains jours.

Rendez-vous le lendemain pour le déjeuner de Noël, Marie Josée était cette fois-ci présente, ainsi que ma tante Amal. Le déjeuner était marqué par le fameux gâteaux aux oranges préparé par ma mère.

Réunion familiale de Noël.
Réunion familiale de Noël.
Le gâteau aux oranges
Le gâteau aux oranges
Et Joyeux Noël!!
Et Joyeux Noël!!

2Comments

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  1. 1
    Aimee Karam

    Plein de tendresse…L’empreinte d’une culture,d’une histoire,d’une famille…et,une personne qui edifie les piliers de la memoire et des memoires..:)

    • 2
      Francois El Bacha

      Hello Aimée … et des mémoires oubliées et réanimées, je n’avais pas remarqué que les parents utilisaient des champs opératoires pour cacher le pot du sapin …
      Merci pour le commentaire 🙂

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