Beyrouth Ouest et Beyrouth Est à nouveau réunis contre la classe politique

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C’est sous le portrait de feu Gébran Tuéni que sont à nouveau réunis Beyrouth-Ouest et Beyrouth-Est pour manifester ce samedi 29 août, Place des Martyrs, les Libanais et pour dénoncer la classe politique et réclamer les changements institutionnels nécessaires à la réforme de l’Etat, 10 ans après les évènements de 2005 et son tragique assassinat le 12 décembre de cette année. Un clin d’oeil à son héritage, au serment, « Nous jurons par Dieu Tout-Puissant, Chrétiens et Musulmans, de rester unis jusqu’à la fin des temps pour défendre le magnifique Liban « 

N’ayez pas peur de l’avenir, au contraire, nous avions besoin de l’Union sacrée et consacrée hier. Elle nous rassure face aux défis à venir. Certains craignaient des incidents, certes il y en a eu quelques uns du fait d’une minorité d’éléments perturbateurs comme cela est le cas dans toute manifestation de cette importance, les organisateurs évoquant la présence de 100 000 à 200 000 personnes. Ils ont donc eu droit à la vision d’un peuple civilisé en dépit de la crasse, des ordures, au sens propre du terme qui se trouvent dans nos rues et au sens figuré, qui nous ont gouverné, qui paradent encore au Parlement et nous menant jusqu’au réveil qu’on connait aujourd’hui. D’une certaine manière, nous pouvons les remercier pour cette 10 Years Class Reunion, de nous avoir donc accordé la chance de nous réunir à nouveau … 10 ans après.

La Révolution qu’on connait aujourd’hui est la continuité de celle de 2005, qui ne s’est pas achevée par les résultats escomptés et tant espérés. Nous avions été manipulés, on s’est libéré, Notre Révolution nous a été volée par une classe politique avide, qui ne pense non pas à l’intérêt général mais aux siens et on ne s’est pas défendu, candides et naifs qu’on était, on croyait à leurs promesses, on s’est laisser faire, on s’est laissé berné. Nous avons repris hier, sans violence, notre Révolution, loin des couleurs des drapeaux autres que celles qui nous unissent, le Sang des Martyrs, la virginité de nos Montagnes et le Cèdres qui vit en nous pour l’éternité.

Preuve en est donc que le Libanais ne s’est pas assoupi, qu’il continue à espérer et à croire aux réformes et à son Pays, en dépit d’avoir été malmené par la classe politique et les différentes crises qu’on connait depuis 10 ans. On lui a fait croire que rien ne pouvait changer, que rien ne pouvait évoluer, on lui a menti. Il peut changer les choses par sa volonté, il s’est libéré d’une classe politique qui l’a amené à l’avilissement. Mais il ne doit aujourd’hui se tromper, il doit poursuivre son unité en dépit des écueils qui se trouvent en face de lui et rester mobilisé, maintenir la pression et obtenir ces droits. Ce que réclame le Peuple n’est que ce que l’Etat est en devoir de lui accorder, une dignité dans sa vie et sa fierté d’être citoyen de ce Pays.

François el Bacha