Un gouvernement parce qu'on le veut bien

Derniers écueils concernant l’arlésienne du gouvernement, devenue un peu en attendant Godot, les excuses se suivent et finissent toutes par se ressembler, celles du désaccord. Après avoir suscité l’espoir « après les élections, pour Noël et ainsi de suite, nos institutions sont au bout du rouleau.

Les autorités utilisent une sémantique bien particulière, celle qui consiste à ne pas vouloir semer la panique auprès de la population mais pourtant l’heure est, plus que jamais, grave.

Le Ministère des Finances, Ali Hassan Khalil, a d’ailleurs indiqué qu’un certain nombres d’institutions publiques sont menacées par un Shutdown d’ici la fin du mois de janvier, faute d’un gouvernement pour approuver les fonds qui leurs sont alloués.

Ne nous trompons sur la définition de ce « shutdown », terme soigneusement choisi, politiquement correct et qui par définition, en l’absence de la capacité de l’état à honorer ses engagements financiers signifie « faillite » en dépit des dénégations officielles. Il faut bien finir par appeler un chat, un chat.

Désormais devant l’urgence économique devant soit, si gouvernement il doit y avoir, il ne doit plus être d’union nationale mais avec une majorité et une opposition.

À force d’avoir eu des gouvernements d’union nationale, la classe politique s’est décrédibilisée et les institutions sont devenues des farces et attrapes nigauds ou on essaye de nous cacher la réalité de la situation, un état en déliquescence totale, incapable de se gérer mis à part encore quelques institutions exemplaires et en premier lieu, les institutions sécuritaires.

En évoquant certaines institutions, certaines vont évidemment pâtir de ce « shutdown » pour reprendre le terme politiquement correct. On évoque déjà la fermeture des services de ministères considérés comme non essentiels et des institutions qui leurs sont liées, à savoir le Ministère du Tourisme, celui de la Culture ou d’autres, dont les budgets avaient pourtant déjà été bien tailladés par une pseudo politique d’austérité qui ne disait également pas son nom plus tôt au début de l’année 2018.

Effectivement au Liban, on pratique la gueule de bois, en ne nommant les choses telles qu’on devrait pourtant les nommer.

Il faut désormais cesser ce discours à sens multiples, rendre les institutions publiques fonctionnelles et offrir aux électeurs des alternatives à chaque élection et non faire en sorte que quelque soit le vote « rien ne change » et tout va mal!

Déjà pour commencer, il faudrait œuvrer pour un résultat quel qu’il soit parce que là nous nous trouvons, c’est à dire au fond du gouffre, on ne peut que remonter.