Liban: la menace d'un shutdown faute d'un nouveau gouvernement d'ici la fin du mois écartée

Face à la menace d’un shutdown des administrations publiques en raison de l’absence d’un nouveau gouvernement d’ici la fin du mois de janvier, le Président de la République, le Général Michel Aoun, le Ministre des Finances par Intérim Ali Hassan Khalil et le Président de la Commission Parlementaire des Finances Ibrahim Kanaan, s’accordent à maintenir le paiement des salaires et des obligations libanaise jusqu’à la constitution du prochain cabinet.

Ce dernier aura la charge de proposer le budget 2019.

Pour rappel, le Liban reste sans gouvernement depuis les élections législatives du 6 mai dernier. Le retard a été pris en l’entêtement du Premier Ministre désigné Saad Hariri à constituer un gouvernement d’union nationale alors que les partis politiques libanais continuent à entretenir une atmosphère de crise politique. Plus grave encore, l’environnement économique continue à se dégrader.

Face à l’absence d’un nouveau gouvernement capable de mener une série de réformes économiques et monétaires, l’agence de notation Moody’s a dégradé les notes des obligations libanaises, désormais réduites au rang d’obligations pourries. Le système financier est également impacté avec la mise sous perspective négative de 2 des 3 principales banques du Liban.

Ali Hassan Khalil a ainsi indiqué que ces mesures seront prises « dans le cadre constitutionnel », faisant allusion à une disposition légale provisoire adoptée en 2006. Cependant, cette dernière avait été annulée par le passage du budget 2017, à l’époque, une première après plus d’une décennie sans budget public.

Le Ministre des finances a précisé que ces dispositions accordent l’équivalent d’un douzième des crédits budgétaires de l’année précédente pouvant être utilisé pour financer des institutions de l’État, mais uniquement jusqu’au mois de janvier de l’année suivante, en conformité avec l’article 86 de la Constitution.