Steve Jobs, prophete de l’informatique

C’est avec une grande émotion qu’on a appris ce matin, la mort de Steve Jobs, fondateur de la société Apple. Son parcours est exceptionnel et il est parti trop tôt, âgé de seulement 56 ans. Le Monde a perdu un Homme de progrès, non pas parce que Steve Jobs est un inventeur, il est un visionnaire extraordinaire au service de la personne.

Steve Jobs a, en effet, mis l’individu au centre de ses préoccupations majeures, participant, du haut de sa vingtaine d’années, à l’invention de l’ordinateur personnel. Il n’a pas inventé la souris, enfermée en laboratoire de Xerox, il a contribuer à la libérer, à la mettre au service de la personne via une interface. C’est cela le génie. Steve Jobs était un de ses esprits supérieurs, capable de faire converger les projets dont le potentiel n’était pas visible aux créateurs eux-même. Il avait une vision globale de ce qui devait être l’informatique, installant même dès la moitié des années 80, des modems dans ses ordinateurs NeXt, entreprise qu’il a fondé après avoir été éjecté de la destiné d’Apple et préfigurant l’usage alors impensable de la circulation à grande échelle des données de personnes, comme aujourd’hui offre Internet. Il avait traversé le désert, il reviendra comme un prophète.

Son sens inné de deviner l’avenir amènera, en effet, Apple, au début des années 90 et alors en difficulté financière, en panne technologique dans le développement d’un système d’opération moderne, ainsi qu’en proie à concurrence, à refaire appel à lui. Certaines rumeurs pariaient ainsi sur la disparition de cette marque mythique, rachetée par Cisco ou par SunTechnology, et grâce à Steve Jobs, on en est loin aujourd’hui.

Après avoir redressé Apple avec des ordinateurs au design innovant, comme l’IMac, n’hésitant pas à se réconcilier même avec son pire ennemi Bill Gates pour obtenir les fonds nécessaires à la survie de la Pomme,  il n’a pas hésité, une seule seconde, à sortir Apple du secteur devenu morbide du développement seul de produits informatiques, certes performants, mais au marché aujourd’hui saturé, investissant dans la musique via le duo Ipod/Itune puis la téléphone mobile avec l’Iphone. Visionnaire, il a compris que l’industrie de l’ordinateur personnel fait aujourd’hui face à un profond changement, changement qu’il a décidé de mener en lançant l’Ipad. Remarquons qu’à chacun de ses produits, il n’a pas été le précurseur,  les téléphones Palms préfigurent l’Iphone, de nombreuses tablettes existaient avant l’Ipad, mais Steve Jobs mettait son formidable charisme et ses idées pour le développement d’un produit fait pour les clients, via un design amélioré, via une utilisation plus facile.

Steve Jobs savait également communiquer, cette passion, cette joie, à travers ses fameux Keynotes en messie, attendu par ses adeptes. Il était également Lucke Skywalker face à DarkVador représenté par Microsoft, il professait une informatique libérée, une alternative à des monopoles, il n’hésitait pas à s’attaquer à ses adversaires même si disqualifié par les parts de marché, il s’en foutait, il ne visait pas des produits mal finis et peu chers à vendre à des entreprises en recherche de marges et de profits, il voulait le meilleur pour les foyers, sa véritable cible.

Pourtant, sa vie avait mal commencé, abandonné par ses parents, orphelin de facto, il était un rebelle, c’est ce coté rebelle qui l’a sauvé, sortant d’un sombre destin auquel il était pourtant promis, il n’a pas succombé au coté sombre de la Force, il était la lumière. Sans nul doute, il est allé au Paradis, à 2 jours seulement après la présentation de son ultime produit, l’Iphone 4S. Nul doute qu’il cherchera à rendre ce Paradis encore meilleur, mais nous avons cette impression aujourd’hui, de tous avoir perdu un membre de la famille.

Les mots ultimes de ce billet lui appartiennent:

Personne ne veut mourir. Même les gens qui souhaitent aller au Paradis ne souhaitent mourir pour y aller. Cependant, la Mort est la destination que nous partageons tous. Personne n’en échappe. Parce que c’est ainsi que cela devrait être, parce que la Mort est peut-être la meilleure invention de la Vie. C’est l’agent pour changer la Vie. Elle efface l’ancien pour faire de la place au neuf. Pour le moment, le neuf, c’est vous, mais un jour, pas très loin de maintenant, vous deviendrais graduellement vieux et vous devrez faire place. Désolé d’être aussi dramatique, mais ce n’est que la vérité.

Steve Jobs devant la Faculté de Stanford, Californie, USA, le 14 juin 2005